[article] Titre : |
Nitrates, nitrites, oxyde nitrique (NO) : nouvelles perspectives pour la santé ? |
Type de document : |
Article |
Auteurs : |
J.-M. Bourre, Auteur ; C. Buson, Auteur ; J.-L. L'Hirondel, Auteur |
Année de publication : |
2011 |
Article en page(s) : |
43-50 |
Langues : |
Français (fre) |
Descripteurs : |
HE Vinci nitrates ; Nitrites ; Oxydes d'azote
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Résumé : |
Un colloque international (faisant suite à un premier organisé en 2000 au Sénat) sest tenu très récemment (31 mars 2011) à linstitut de Cardiologie de lHôpital Pitié-Salpêtrière. Il a été consacré aux rôles et relations entre loxyde nitrique (NO), lion nitrite (NO2-), lion nitrate (NO3-) et la santé. Une conférence internationale sur le même sujet à Atlanta (USA) du 11 au 13 mai dernier, a fait intervenir les meilleurs (et souvent les mêmes) spécialistes mondiaux sur ces questions.
La découverte du rôle du NO (dans le cadre cardio-vasculaire) a été couronnée par le prix Nobel en 1998. Lomniprésence du NO et sa grande réactivité sajoutent à une production permanente par lorganisme, selon deux mécanismes. Lun implique le métabolisme de la L-arginine, dont les performances sont variables avec lâge et létat de santé. Lautre, mis en valeur ces dernières années et thème majeur du colloque, est lié aux réserves en nitrite et aux apports exogènes en nitrate.
Trois domaines principaux ont été abordés lors de ce colloque. Dabord la protection vis-à-vis des agents pathogènes : le nitrate présent dans le plasma, quil soit dorigine endogène ou exogène, est extrait par les glandes salivaires, et transformé partiellement dans la salive en nitrite, puis en oxyde nitrique (NO) dans lestomac (du fait de son acidité). Ce NO exerce un puissant effet bactéricide, en particulier sur nombre dorganismes pathogènes comme Salmonella Listeria Shigella, Campylobacter E. coli dont le sinistre O 15 :H7, Helicobacter pilori, contribuant directement à la santé gastro-intestinale. Un mécanisme similaire de protection est retrouvé sur la peau.
Ensuite, la régulation de la circulation sanguine et la protection des maladies cardio-vasculaires. Avec notamment la lutte contre lhypertension, le maintien de lélasticité des artères, la prévention de lathérosclérose et des thromboses, et par conséquent des risques dinfarctus et de pathologies vasculaires cérébrales, et même de syndrome métabolique. Enfin, lamélioration des performances physiques et sportives, observée sur lendurance, la puissance physique, la moindre consommation doxygène et la capacité de récupération après leffort.
En outre, ont été également abordés : la physiologie rénale qui implique la présence de NO, la relation entre les dérivés N-nitrosés dont le lien avec le risque de cancer colorectal reste hypothétique et ne prend pas en compte les effets bénéfiques de la consommation de nitrate, les intoxications animales par les nitrates qui sont rarissimes, en condition normale.
La question de la norme mondiale sur la teneur en nitrate de leau potable a été débattue. Le risque très improbable de méthémoglobinémie (maladie bleue du nourrisson, maintenant disparue avec les règles élémentaires dhygiène) constitue toujours le socle de la réglementation mondiale sur les teneurs maximales admissibles dans leau de boisson. Cette méthémoglobinémie ne peut exister quà loccasion de la consommation de biberon préparé avec de leau bactériologiquement très contaminée, et ce quelle que soit la concentration en nitrate de la préparation alimentaire du nourrisson.
Curieusement, depuis de très nombreuses années, il existe une contradiction entre la norme sur leau potable (fixée à 50 mg de nitrate par litre), et la consommation quotidienne de légumes qui en contiennent 10 à 100 fois plus, quelle que soit leur méthode de production. Or la consommation de légumes (qui apportent près de 80 % des nitrates ingérés dans un repas moyen) est systématiquement recommandée par les nutritionnistes, les instances sanitaires internationales et diverses structures gouvernementales pour la prévention de diverses pathologies. Pour les intervenants de ce colloque, les nitrates contribuent ainsi à cette prévention.
La conclusion majeure de ce colloque est la suivante : les données historiques, lexpérimentation animale, lexpérimentation aiguë humaine et lépidémiologie établissent aujourdhui que la consommation de nitrates est non seulement inoffensive chez lhomme, mais bénéfique. Dans ce sens, une classification des aliments a été proposée, « nitric oxyde index », basée sur le contenu en nitrates, nitrites et sur le pouvoir antioxydant (ORAC). Les nitrates doivent donc désormais être considérés comme des nutriments nécessaires à la santé humaine. |
Disponible en ligne : |
Non |
Permalink : |
https://bib.vinci.be/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=60373 |
in Médecine et nutrition > vol 47, n° 2 (2011) . - 43-50
[article] Nitrates, nitrites, oxyde nitrique (NO) : nouvelles perspectives pour la santé ? [Article] / J.-M. Bourre, Auteur ; C. Buson, Auteur ; J.-L. L'Hirondel, Auteur . - 2011 . - 43-50. Langues : Français ( fre) in Médecine et nutrition > vol 47, n° 2 (2011) . - 43-50 Descripteurs : |
HE Vinci nitrates ; Nitrites ; Oxydes d'azote
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Résumé : |
Un colloque international (faisant suite à un premier organisé en 2000 au Sénat) sest tenu très récemment (31 mars 2011) à linstitut de Cardiologie de lHôpital Pitié-Salpêtrière. Il a été consacré aux rôles et relations entre loxyde nitrique (NO), lion nitrite (NO2-), lion nitrate (NO3-) et la santé. Une conférence internationale sur le même sujet à Atlanta (USA) du 11 au 13 mai dernier, a fait intervenir les meilleurs (et souvent les mêmes) spécialistes mondiaux sur ces questions.
La découverte du rôle du NO (dans le cadre cardio-vasculaire) a été couronnée par le prix Nobel en 1998. Lomniprésence du NO et sa grande réactivité sajoutent à une production permanente par lorganisme, selon deux mécanismes. Lun implique le métabolisme de la L-arginine, dont les performances sont variables avec lâge et létat de santé. Lautre, mis en valeur ces dernières années et thème majeur du colloque, est lié aux réserves en nitrite et aux apports exogènes en nitrate.
Trois domaines principaux ont été abordés lors de ce colloque. Dabord la protection vis-à-vis des agents pathogènes : le nitrate présent dans le plasma, quil soit dorigine endogène ou exogène, est extrait par les glandes salivaires, et transformé partiellement dans la salive en nitrite, puis en oxyde nitrique (NO) dans lestomac (du fait de son acidité). Ce NO exerce un puissant effet bactéricide, en particulier sur nombre dorganismes pathogènes comme Salmonella Listeria Shigella, Campylobacter E. coli dont le sinistre O 15 :H7, Helicobacter pilori, contribuant directement à la santé gastro-intestinale. Un mécanisme similaire de protection est retrouvé sur la peau.
Ensuite, la régulation de la circulation sanguine et la protection des maladies cardio-vasculaires. Avec notamment la lutte contre lhypertension, le maintien de lélasticité des artères, la prévention de lathérosclérose et des thromboses, et par conséquent des risques dinfarctus et de pathologies vasculaires cérébrales, et même de syndrome métabolique. Enfin, lamélioration des performances physiques et sportives, observée sur lendurance, la puissance physique, la moindre consommation doxygène et la capacité de récupération après leffort.
En outre, ont été également abordés : la physiologie rénale qui implique la présence de NO, la relation entre les dérivés N-nitrosés dont le lien avec le risque de cancer colorectal reste hypothétique et ne prend pas en compte les effets bénéfiques de la consommation de nitrate, les intoxications animales par les nitrates qui sont rarissimes, en condition normale.
La question de la norme mondiale sur la teneur en nitrate de leau potable a été débattue. Le risque très improbable de méthémoglobinémie (maladie bleue du nourrisson, maintenant disparue avec les règles élémentaires dhygiène) constitue toujours le socle de la réglementation mondiale sur les teneurs maximales admissibles dans leau de boisson. Cette méthémoglobinémie ne peut exister quà loccasion de la consommation de biberon préparé avec de leau bactériologiquement très contaminée, et ce quelle que soit la concentration en nitrate de la préparation alimentaire du nourrisson.
Curieusement, depuis de très nombreuses années, il existe une contradiction entre la norme sur leau potable (fixée à 50 mg de nitrate par litre), et la consommation quotidienne de légumes qui en contiennent 10 à 100 fois plus, quelle que soit leur méthode de production. Or la consommation de légumes (qui apportent près de 80 % des nitrates ingérés dans un repas moyen) est systématiquement recommandée par les nutritionnistes, les instances sanitaires internationales et diverses structures gouvernementales pour la prévention de diverses pathologies. Pour les intervenants de ce colloque, les nitrates contribuent ainsi à cette prévention.
La conclusion majeure de ce colloque est la suivante : les données historiques, lexpérimentation animale, lexpérimentation aiguë humaine et lépidémiologie établissent aujourdhui que la consommation de nitrates est non seulement inoffensive chez lhomme, mais bénéfique. Dans ce sens, une classification des aliments a été proposée, « nitric oxyde index », basée sur le contenu en nitrates, nitrites et sur le pouvoir antioxydant (ORAC). Les nitrates doivent donc désormais être considérés comme des nutriments nécessaires à la santé humaine. |
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