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Titre : | Empreinte familiale et vocation soignante (2023) |
Auteurs : | Marguerite Charazac-Brunel |
Type de document : | Article |
Dans : | Santé mentale (275, Février 2023) |
Article en page(s) : | p. 74-77 |
Note générale : | Cet article fait partie du dossier " Le transgénérationnel dans les soins. |
Langues: | Français |
Descripteurs : |
HE Vinci Comportement de choix ; Culpabilité ; Cure psychanalytique ; Événements de vie ; Histoire familiale ; Orientation professionnelle ; Personnel de santé ; Présentations de cas ; Profil psychologique ; Psychothérapie psychanalytique |
Résumé : |
Une psychanalyste constate que les soignants-patients qui viennent consulter ont en commun un « désir de soigner » qui s'enracine dans leur histoire familiale. Éclairages cliniques sur ces vocations, au fil de quelques rencontres.
Il faut repartir vers les racines précoces du « désir de soigner » pour essayer de comprendre pourquoi et com- ment les vocations soignantes émergent parfois à partir didentifications familiales et de transmissions entre générations. On rencontre ainsi des familles de médecins de « père en fils », véritables dynasties marquées par les figures de prestigieux « mandarins ». Dans ces lignées, ce nest pas seulement une pratique, un savoir- faire qui se transmet, mais parfois le nom dun ancêtre célèbre, dune identité idéalisée. Cet « héritage » du métier de médecin paraît concerner davantage les garçons aînés. Jai ainsi reçu en psychothérapie Joël, un adolescent issu dune famille de « mandarins » qui « avait fait des bêtises et quil fallait remettre dans le droit chemin ». Il est arrivé à reculons, lair renfrogné. La grosse bêtise cachée derrière la petite tenait dans son refus de devenir médecin comme tous les ascendants hommes de sa famille. En séance, Joël manifestait avec insistance son désir de devenir archi- tecte. Il dessinait des plans remarquables, très originaux et harmonieux. Jai pris son parti et me suis appliquée à faire accepter son projet à ses parents, « très déçus » par la thérapie. Joël était lui très content. Il a finalement intégré une école darchitecture renommée et a été repéré par des entreprises avant même la fin de ses études. Le « vilain petit canard » a ensuite créé son agence. Si on observe aussi une passation du métier dinfirmière de mère en fille, elle semble moins systématique. La transmission se fonde davantage sur lassignation à un rôle de dévouement dans la famille, avec le souci de préoccupations financières associées à la sécurité de lemploi. Chez lintéressée, les désirs daide, dassistance parfois jusquau sacrifice sont au premier plan. Dans ma pratique, jai fréquemment constaté leur volonté de « sauver » un homme souffrant de pathologie grave ou de toxicomanie avec un dévouement et une illusion sans limites. Noublions pas que les soins infirmiers étaient autrefois essentiellement assurés par des religieuses non rémunérées, taillables et corvéables à merci. Les vocations senracinent parfois dans lidéalisation (sociale et intrapsy- chique) du métier de soignant, du vu de sauver lautre, voire de se sacrifier. |
Disponible en ligne : | Non |
Exemplaires (1)
Cote | Support | Localisation | Section | Disponibilité |
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Santé mentale. 275 (Février 2023) | Périodique papier | Woluwe | Espace revues | Consultation sur place uniquement Exclu du prêt |