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Titre : | Des cerveaux fabriqués en laboratoire (2017) |
Auteurs : | Jürgen Knoblich |
Type de document : | Article |
Dans : | Cerveau & psycho (86, Mars 2017) |
Article en page(s) : | p. 16-23 |
Langues: | Français |
Descripteurs : |
HE Vinci Cerveau ; Maladies du système nerveux ; Neurobiologie |
Mots-clés: | Organoïdes ; Microcéphalie |
Résumé : |
L'essentiel de ce qui fait de nous des êtres humains se trouve concentré dans 1,4 kilogramme de tissu jaunâtre à base d'eau, de lipides et de sels minéraux : notre cerveau. Dans ce volume restreint se développent nos pensées, prennent naissance l'amour et la haine, émergent les idées les plus créatives et aussi les moins reluisantes du genre humain. Cette structure en forme de coquille de noix est également l'organe le plus complexe que la nature ait enfanté. Le cerveau héberge environ 86 milliards de neurones ou cellules nerveuses, qui doivent voir le jour au bon moment, atteindre leur emplacement approprié et se connecter de la bonne façon à leurs voisins, afin que nous puissions vivre en bonne santé. Comprendre exactement comment se développe et fonctionne le cerveau humain est le plus grand défi de la biologie moderne. La plupart des connaissances que nous avons acquises sur cet organe depuis la naissance des neurosciences il y a plus de cent ans sont issues d'expériences menées chez des animaux, souvent des souris ou des rats. Les scientifiques ont longtemps justifié cette approche par le fait que les souris et les êtres humains ont une architecture cérébrale commune : les types de cellules nerveuses sont souvent identiques, et les mêmes parties du cerveau sont généralement mobilisées pour effectuer des processus mentaux communs aux trois espèces. Êtres humains et rongeurs diffèrent toutefois sur un point essentiel : alors que le cerveau de la souris est lisse, celui de l'homme est plissé. Aux yeux d'un non-scientifique, cette différence peut sembler anodine. Mais pour les neurobiologistes, les rides à la surface du cerveau sont un aspect essentiel qui détermine en grande partie le fonctionnement de cet organe dans notre espèce. En effet, la structure chiffonnée du cortex permet de faire tenir un nombre colossal de neurones dans un volume limité. Et de fait, elle est un trait remarquable de tous les animaux « intelligents », tels que singes, chats, chiens et baleines. Les biologistes de l'évolution ont découvert que le plissement résulte d'une autre différence entre les souris et les hommes : dans de nombreuses régions du cerveau, les neurones sont issus d'un ensemble particulier de précurseurs cellulaires qui sont abondants dans notre espèce mais très rares chez la souris. C'est aussi pourquoi de nombreuses mutations génétiques à l'origine de graves troubles neurologiques chez l'homme n'ont que peu d'effet lorsqu'elles sont transférées à des souris. Si les mutations altèrent le développement ou le fonctionnement d'une architecture neuronale propre au cerveau humain, ou le fonctionnement de types cellulaires présents uniquement chez l'être humain, étudier ces mutations chez des souris ne revêt qu'un intérêt limité. En fait, les caractéristiques uniques du cerveau humain sont peut-être l'une des raisons pour lesquelles les études menées chez des rongeurs n'ont pas débouché sur des thérapies efficaces pour des troubles cérébraux tels que la schizophrénie, l'épilepsie et l'autisme. Prenant acte des différences entre le cerveau de la souris et celui de l'être humain, certains chercheurs ont poursuivi de nouvelles pistes. Dans mon laboratoire, nous avons proposé de cultiver la majeure partie d'un cerveau humain à un stade précoce de son développement embryonnaire dans une boîte de Pétri. Il en résulte des structures cérébrales appelées organoïdes, qui sont des sortes de minicerveaux in vitro. Ces minicerveaux sont porteurs d'espoirs immenses car ils fournissent aux neurobiologistes des informations impossibles à obtenir chez la souris. Il devient possible d'observer, par exemple, ce qui se passe dans un minicerveau infecté par le virus Zika, dont on sait qu'il perturbe le développement cérébral chez les ftus de femmes infectées. Autre possibilité : suivre l'évolution d'un minicerveau créé par génie génétique de façon à ressembler à un cerveau humain atteint d'une maladie neurologique |
Disponible en ligne : | Non |
Exemplaires (2)
Cote | Support | Localisation | Section | Disponibilité |
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Cerveau & psycho. 86 | Périodique papier | Ixelles | Rez | Consultation sur place uniquement Exclu du prêt |
CerPsy 2017 P 86 | Périodique papier | Woluwe | Espace revues | Consultation sur place uniquement Exclu du prêt |