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Titre : | La plongée sous-marine en scaphandre autonome et le cardiologue (2016) |
Auteurs : | R. Brion |
Type de document : | Article |
Dans : | Science et sports (2016/6, 2016) |
Article en page(s) : | pp. 360-361 |
Langues: | Français |
Descripteurs : |
HE Vinci Plongée |
Résumé : |
Lautorisation de plongée sous-marine en scaphandre autonome dans un club dépendant de la Fédération française détudes et de sports sous-marins (FFESSM) est soumise à un avis médical préalable (sauf sil sagit de plongées dinitiation : baptême de plongée, Pack découverte, etc.) [1]. Quels sont les médecins habilités à rédiger un certificat de non contre-indication à la plongée sous-marine ? tous les médecins sont habilités sil sagit de la délivrance de la première licence ; seul un médecin fédéral ou un médecin diplômé de médecine aquatique et/ou hyperbare, ou un médecin diplômé en médecine du sport sera habilité à autoriser la préparation et la pratique à partir du niveau 2, ainsi que la pratique de la compétition ; seul un médecin fédéral ou un médecin diplômé de médecine aquatique et/ou hyperbare pourra signer une non contre-indication pour des jeunes plongeurs de 8 à 14ans ; ces autorisations sont valables un an. Le cardiologue est souvent sollicité par les médecins du monde de la plongée. La plongée sous-marine expose lorganisme à des contraintes environnementales majeures sur les plans ventilatoire, cardiovasculaire et thermique. Un simple malaise banal en surface devient particulièrement redoutable quand il survient en milieu sous-marin. Le cardiologue est sollicité dans deux grandes circonstances : un accident directement lié aux conditions de la plongée sest produit et lon demande au cardiologue sil existe une pathologie sous-jacente qui a pu favoriser cet accident et sil existe dans ce cas des précautions à prendre ; lautre circonstance est plus classique : un patient porteur dune pathologie cardiovasculaire connue souhaite pratiquer la plongée : quel en est le risque ? Il est difficile de répondre à ces questions si lon na pas acquis les connaissances utiles sur le retentissement physiologique de la plongée, sur lexistence daccidents directement liés à la pression et/ou au scaphandre et sur limpact de ces deux éléments sur le système cardiovasculaire chez un sujet présumé sain ou connu comme étant porteur dune cardiopathie. Les accidents de plongée qui ne sont pas directement liés à une pathologie préalable et qui peuvent donc survenir chez tout le monde peuvent être classés de la façon suivante : les accidents barotraumatiques : ils sont directement liés aux effets mécaniques de la pression hydrostatique. Toutes les cavités de lorganisme contenant des gaz vont subir une dépression relative à la descente et une surpression relative à la remontée. La sphère ORL est concernée fréquemment dans un contexte de déficience des capacités de rééquilibrage comme la dysperméabilité tubaire. Les amalgames dentaires peuvent être à lorigine de douleurs vives liées au même mécanisme. Une surpression pulmonaire peut avoir des conséquences dramatiques avec des lésions alvéolaires graves particulièrement en cas de « remontée en ballon » dans un mouvement de panique « en oubliant » lexpiration. Le tube digestif est plus rarement concerné (colite du scaphandrier ) ; les accidents biochimiques sont en rapport avec la toxicité des gaz respirés. Avec un scaphandre à air comprimé, loxygène peut être à lorigine dune hyperoxie à partir de 60m (crise convulsive), le dioxyde de carbone peut entraîner une hypercapnie (essoufflement, céphalées ), lazote peut être responsable à partir de 40m dune narcose (« ivresse des profondeurs »). Tous ces accidents peuvent aboutir à une perte de connaissance et donc une noyade ; les accidents de désaturation sont les plus nombreux. Avec lutilisation des scaphandres à air comprimé cest principalement lazote qui est en cause en se dissolvant dans le sang et les tissus sous laction de la pression hydrostatique. Lors de la remontée lazote retrouve sa forme gazeuse et est restituée sous forme de bulles drainées par la circulation veineuse jusquau filtre pulmonaire. Un excès de bulles peut déborder ce filtre et être à lorigine daccidents de désaturation, rares si les paliers de décompression sont respectés (0,01 à 0,03 %). Ces accidents peuvent être bénins (type I) avec des formes cutanées (prurit, symptomatologie évoquant un urticaire) et des formes ostéo-articulaires et musculaires bénignes mais qui peuvent évoluer vers lostéonécrose dysbarique. Ils peuvent être plus graves (type II) avec des atteintes neurologiques médullaires, cérébrales et cochléo-vestibulaires liées à un shunt droit-gauche asymptomatique dans les conditions basales, mais qui peut favoriser le passage de bulles vers la grande circulation. Dautres mécanismes participant à lévolution neurologique sont en cause, laccident bullaire étant suivi dune cascade de phénomènes complexes (rhéologiques, humoraux, inflammatoires ). Le rôle du foramen ovale perméable qui est la cause essentielle de ces accidents fait lobjet dune mise au point par Jean-Éric Blatteau responsable du service médecine hyperbare et dexpertise plongée de la Marine Nationale Les dèmes pulmonaires dimmersion (OPI) : leur connaissance na été précisée que ces dernières années. La symptomatologie est celle dun dème aigu du poumon, dont on peut imaginer la gravité en milieu sous-marin. Cette pathologie mérite dêtre connue des cardiologues car il ne sagit pas dun dème aigu pulmonaire cardiogénique classique et quil peut prêter à confusion, ce dautant que lOPI survient le plus souvent sur un terrain cardiologique ou de facteurs de risque vasculaire (valvulopathie, cardiopathie ischémique, hypertrophie du ventricule gauche, hypertension artérielle, diabète, dyslipidémie, apnée du sommeil ). Cette pathologie qui apparaît progressivement plus fréquente depuis quelle a été identifiée est traitée ici par Emmanuel Gempp, expert de ce domaine. La tolérance à la plongée dun patient présentant une cardiopathie est bien évidemment une question préoccupante chaque fois quelle est posée. Quel patient cardiaque peut pratiquer la plongée ? Avec quelles précautions ? Chez qui doit-on poser une contre-indication stricte ? Quelle influence peuvent avoir les thérapeutiques cardiovasculaires chez nos patients au cours dune plongée ? Ces questions sont donc largement évoquées dans cette revue par Gérald Phan et Vincent Lafay, deux cardiologues spécialistes de la plongée sous-marine. Nous espérons que vous trouverez dans ces pages les éléments clairs qui vous aideront dans une démarche presque toujours complexe. |
Disponible en ligne : | Oui |
En ligne : | https://login.ezproxy.vinci.be/login?url=https://www.em-premium.com/article/1097123 |