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Titre : | Lorthèse de cheville : la « CMU » (critiquable méthode universelle) du traitement des entorses récentes (2015) |
Auteurs : | S. Besch |
Type de document : | Article |
Dans : | Journal de traumatologie du sport (2015/1, 2015) |
Article en page(s) : | pp. 1-2 |
Langues: | Français |
Descripteurs : |
HE Vinci Cheville ; Orthèses |
Résumé : |
Quil sagisse dune prescription émanant du médecin traitant, de lurgentiste, de lorthopédiste ou du médecin du sport, le constat est aujourdhui pour ainsi dire toujours le même : la prise en charge dune lésion ligamentaire de la cheville, particulièrement celle intéressant le ligament collatéral latéral, fait appel dans la très grande majorité des cas au port dune orthèse. Rappelons que ce moyen thérapeutique, aux propriétés biomécaniques reconnues, a été proposé en congrès par Mc Cormik en 1974. Il répondait au principe de la reprise fonctionnelle précoce prônée par Leriche dès 1936. Malgré des premières publications au recul très limité, son usage sest très vite répandu car, il faut bien le reconnaître, il a positivement bouleversé la vie des thérapeutes : fini le strapping qui demandait du savoir-faire et du temps pour sa réalisation et son renouvellement quasi hebdomadaire ; fini le plâtre, trop chronophage dans un service durgences polyvalentes, et dont la réalisation (confiée le plus souvent à lexterne) aboutissait plus souvent à une uvre sculpturale artistique quà une véritable contention orthopédique aux objectifs pourtant clairement prédéfinis. Quid, du côté du patient ? Certes, à court terme, ce mode de contention autogérable ne peut que le satisfaire car il savère bien moins entravant pour son quotidien que tout autre immobilisation. Dans la réalité, cette gestion à la carte aboutit le plus souvent à un port intermittent de lorthèse et/ou à un bricolage personnel, une adaptation personnelle de sa mise en place (pour des raisons de chaussage) mais du coup inefficace dun point de vue biomécanique. Cet échappement thérapeutique fréquent expose ainsi à des risques potentiels daggravation des lésions initiales. Et à long terme, cette prise en charge standardisée a-t-elle franchement amélioré le pronostic des entorses ? Il ny a rien de sûr. Les chiffres de Van Rijn et al. publiés en 2008 [1] et émanant dune revue de 31 études parlent deux-mêmes : 33 % de patients encore douloureux à 1 an, 3 à 34 % de récidives dans les 8 premières années, moins de 85 % de récupération complète à 3ans. Ce constat, et dautres plus récents, na pourtant rien détonnant. En effet, il suffit de revoir la classification lésionnelle clinico-échographique des entorses proposée par de Lecluse [2], à partir des constatations faites par Brasseur et Morvan [3, 4, 5, 6] (Tableau 1) pour appréhender la très grande diversité des lésions, désignées pourtant invariablement sous le même nom dentorse, ce qui crée une forte confusion. Comment admettre alors quune telle variété datteinte ligamentaire, plus ou moins grave, puisse répondre à un seul et même traitement dont lobjectif mécanique nest que de limiter seulement, et partiellement, la mobilité dans le plan frontal mais pas du tout dans le plan horizontal (axe de fonctionnement de la sous-talienne). Arrêtons de céder à la facilité dune prescription rapide et trop systématique dun moyen thérapeutique dont les propriétés ne répondent quà certaines lésions bien définies. Abandonnons la paresse intellectuelle qui pousse certains dentre nous à croire que tous les traumatismes de la cheville sont des entorses et/ou que la fréquence de cette lésion va de pair avec sa bénignité. Obligeons-nous à une plus grande rigueur dans lexamen clinique afin de mieux identifier les présentations sémiologiques de ces différents tableaux traumatiques. Aidons-nous, si nécessaire, dune imagerie complémentaire reconnue : léchographie a montré toutes ses performances en la matière. Adaptons-nous davantage à nos patients et à leurs besoins pour limiter, autant que faire se peut, les échappements thérapeutiques imprudents. Cest seulement avec ces principes que lorthèse, dont le concept demeure, rappelons-le, très intéressant, trouvera sa vraie place dans larsenal thérapeutique des entorses de la cheville et quittera lusage détourné que lon en fait actuellement : la « CMU » des lésions de la cheville ! |
Disponible en ligne : | Oui |
En ligne : | https://login.ezproxy.vinci.be/login?url=https://www.em-premium.com/article/959670 |