Résumé : |
Le corps humain est la plus grande invention de ce début de millénaire. La médecine l'a délivré de la souffrance. La richesse et la paix l'ont doté d'un capital d'années sans précédent. La nouvelle morale de la beauté et de la séduction lui promet une jeunesse qui n'en finit plus. La révolution des moeurs non seulement l'autorise à chercher partout son plaisir, mais lui en fait un devoir. Et il rêve d'immortalité sur les décombres des religions et des idéologies. Délivré de la peur des dieux, de la guerre et de la mort, ce corps s'installe en surplomb de nos choix individuels et collectifs. Pour la santé, la sécurité, le bien-être, contre la dégradation de l'environnement, une demande durable et forte de régulation, de contrôle, de pouvoir, se fait jour. De sorte que c'est à une nouvelle centralité sociale, économique et politique que renvoie l'avènement du corps. Il réinvente le pouvoir, la transmission, l'argent. Sans doute vivons-nous l'émergence d'une nouvelle condition humaine. Après l'avènement du corps, jamais plus être homme et femme, mère ou père, amant et amante n'auront le même sens., |