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Titre : | De « La mort dIvan Illitch », racontée par Tolstoï, à la culture palliative (2024) |
Auteurs : | R. Gil |
Type de document : | Article |
Dans : | NPG (Vol. 24, n° 141, Juin 2024) |
Article en page(s) : | p.161-169 |
Note générale : |
https://doi.org/10.1016/j.npg.2024.02.003
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Langues: | Français |
Descripteurs : |
HE Vinci Accompagnement de la fin de la vie ; Malades en phase terminale ; Mort ; Soins palliatifs ; Tolstoï, Léon |
Résumé : |
Cest dans le courant du XXe siècle que la douleur et la souffrance furent considérées comme des maladies qui devaient faire lobjet détudes scientifiques, mais aussi dévaluations cliniques rigoureuses, dune analyse de leurs conséquences sur la santé dans ses dimensions physiques, psychologiques, sociales et spirituelles. Car les douleurs devaient être traitées et accompagnées, quelles que soient les thérapeutiques nécessitées par la maladie causale. Mais même si la maladie responsable des douleurs ne pouvait pas être traitée, les personnes atteintes de douleurs et parvenues au stade avancé dune maladie grave, ne devraient jamais être abandonnées. Cest ainsi que naquit le concept de soins palliatifs qui sintégrèrent dans le système de santé. Leur mission est de soulager les souffrances, de contribuer au bien-être des personnes atteintes de maladies ou daccidents graves en les accompagnant jusquau bout de la vie. Or langoisse de la mort, langoisse des souffrances de fin de vie affectent depuis toujours lhistoire de lhumanité. Bien avant que les soins palliatifs ne furent reconnus dans le système de santé, la littérature romanesque a raconté des récits de vie qui témoignent de langoisse liée aux souffrances et à la fin de vie et qui appellent à une relation de soins qui ne se limite pas à la dimension technique des actes médicaux. Dans la mort dIvan Illitch publiée en 1886, Léon Tolstoï, après avoir été lui-même confronté à langoisse de la mort, raconte comment la maladie a arraché un magistrat russe au cours de sa vie ordinaire. Il raconte comment Ivan Illitch a affronté une médecine cérémonieuse et paternaliste, comment les douleurs et les souffrances lont enfermé dans un sentiment de solitude, sans être compris par ses médecins, ses amis et sa famille. Il décrit langoisse, la révolte, le sentiment de déchéance. Il raconte enfin la relation découte et daccompagnement qui se noue entre lui et son valet, « homme à tout faire », qui soccupe des humbles besoins de son corps, qui le réconforte par ses gestes, ses paroles, sa présence. Ivan Illitch mourra, enfin apaisé. Et cest ainsi que Léon Tolstoï préfigure les humbles aspects techniques et relationnels comme la diversité des intervenants (médecin, aide de vie) qui en lien avec les proches construisent les contours de ces soins appelés aujourdhui palliatifs et qui sont la condition même dune médecine soucieuse dhumanisation. La mort dIvan Illitch est un témoignage venu de loin qui appelle à lenseignement et linfusion de cette culture palliative dont notre monde a tant besoin. Quel serait le destin dIvan Illitch aujourdhui ?
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Disponible en ligne : | Oui |
En ligne : | https://login.ezproxy.vinci.be/login?url=https://www.em-premium.com/article/1666005 |