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Titre : | Consommation dédulcorants et risque de cancer dans la cohorte NutriNet-Santé [Résumé de conférence] (2022) |
Auteurs : | C. Debras ; E. Chazelas ; B. Srour ; C. Julia ; E. Kesse-guyot ; Valentina A. Andreeva ; P. Galan ; S. Hercberg ; M. Deschasaux-Tanguy ; M. Touvier |
Type de document : | Article |
Dans : | Nutrition clinique et métabolisme (vol. 36, no. 1, Supplement, février 2022) |
Article en page(s) : | S16-S17 |
Langues: | Français |
Résumé : |
Introduction et but de létude
Les effets délétères du sucre sur lapparition de différentes maladies chroniques ont été établis. Les industries agro-alimentaires se sont donc tournées vers lutilisation dédulcorants artificiels comme alternatives au sucre dans de nombreux aliments et boissons. Toutefois, linnocuité de ces additifs alimentaires est débattue et les résultats restent contrastés quant à leur rôle dans létiologie de diverses maladies. En particulier, leur cancérogénicité a été suggérée par plusieurs études expérimentales, mais les preuves épidémiologiques solides font défaut. Ainsi, notre objectif était détudier les associations entre les apports en édulcorants (au total, toutes sources alimentaires confondues ; et les plus fréquemment consommés : laspartame e951, lacésulfame-K e950 et le sucrolase e955) et le risque de cancer (au global et par localisation) dans une vaste cohorte prospective. Matériel et méthodes 102 046 adultes de la cohorte française NutriNet-Santé (20092021) ont été inclus dans nos analyses (âge moyen : 42,1 ± 14,5). La consommation dédulcorants a été évaluée par des enregistrements alimentaires de 24 heures répétés comprenant les noms et les marques des produits industriels. La composition qualitative et quantitative en édulcorants a été déterminée grâce au croisement avec différentes bases de données (OFF, Oqali, GNPD, EFSA) ainsi quavec des dosages ad hoc. Les associations entre les édulcorants et les risques de cancer ont été évaluées par des modèles de Cox ajustés sur les principaux facteurs de confusion. Résultats et analyse statistique Comparés aux non-consommateurs, les plus forts consommateurs dédulcorants présentaient un risque plus élevé de cancer au global (n = 2527 cas incidents, HR = 1,12, intervalle de confiance à 95 % : 1,001,25, p de tendance = 0,005). En particulier, laspartame (HR = 1,20 ; IC95 % : 1,051,38 ; p = 0,001) et lacésulfame-K (HR = 1,18 [1,041,34] p = 0,003) étaient associés à un risque accru de cancer. De même, des risques plus élevés étaient observés pour le cancer du sein (n = 723 cas, HR = 1,25 ; IC95 % :1,021,53 ; p = 0,01 pour les édulcorants totaux, HR = 1,33 ; IC95 % : 1,051,69 ; p = 0,007 pour laspartame et HR = 1,39 ; IC95 % : 1,111,74 ; p = 0,003, pour lacésulfame-K) et les cancers liés à lobésité (n = 1509 cas, HR = 1,16 ; IC95 % : 1,001,33 ; p = 0,02 pour les édulcorants totaux, HR = 1,22 ; IC95 % : 1,021,45 ; p = 0,01 pour laspartame et HR = 1,23 ; IC95 % : 1,041,45 ; p = 0,01, pour lacésulfame-K). Conclusion Dans cette vaste cohorte prospective, les édulcorants artificiels (en particulier laspartame et lacésulfame-K), utilisés dans des milliers daliments et de boissons dans le monde, étaient associés à un risque accru de cancer. Ces résultats fournissent des informations importantes et inédites pour la réévaluation en cours des additifs alimentaires de type édulcorants par lAutorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) et dautres agences sanitaires dans le monde. |
Disponible en ligne : | Oui |
En ligne : | https://login.ezproxy.vinci.be/login?url=https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S098505622100265X |