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Titre : | Psychotropes et COVID-19 : une analyse de la sécurité clinique et de la prophylaxie (2021) |
Auteurs : | Hervé Javelot ; Céline Straczek ; Guillaume Meyer |
Type de document : | Article |
Dans : | L'Encéphale (vol. 47, n°6, Décembre 2021) |
Article en page(s) : | p. 564-588 |
Langues: | Français ; Anglais |
Descripteurs : |
HE Vinci COVID-19 ; Prévention ; Psychoanaleptiques ; Sécurité des patients |
Résumé : | Lusage des psychotropes en période de pandémie de COVID-19, liée au SARS-CoV-2, a fait émerger deux grandes interrogations dimportance inégale. Prioritairement, quelles doivent être les éventuelles adaptations de traitements pharmacologiques à mener chez les patients souffrant de troubles psychiques ? Secondairement, certains psychotropes sont-ils susceptibles de présenter un effet bénéfique contre le SARS-CoV-2 ? Lobjectif de la présente revue est dinvestiguer ces deux interrogations sur la base des informations données par la littérature. La recherche bibliographique a appliqué une méthode mixte avec une revue systématique des données liées au COVID-19/SRAS-CoV-2 (jusquau 01/12/20) et une revue consensuelle pour dautres informations (en particulier, les risques iatrogènes associés aux psychotropes). Afin denvisager la sécurité clinique des psychotropes, nous aborderons successivement : (i) les risques de complications symptomatologiques de la COVID-19 liés aux psychotropes avec les impacts en termes de dépression de lactivité centrale, de risque dallongement de lintervalle QT, de complications infectieuses et thromboemboliques ; puis (ii) les risques de confusion diagnostique entre limpact iatrogène lié aux psychotropes et les symptômes de la COVID-19. Une synthèse est ensuite proposée sur les différentes informations disponibles, à ce jour, par psychopathologies, en lien avec leurs traitements psychopharmacologiques, dans le contexte de la COVID-19, dans la schizophrénie, les troubles de lhumeur, les troubles anxieux, le TDAH, mais également les troubles du sommeil et le risque suicidaire. La gestion des traitements de la schizophrénie résistante et de la dépression résistante au temps de la COVID-19 sera traitée. Tandis que les risques spécifiques liés aux traitements de la COVID-19 en termes dimpact psychogène et dépressogène sont également abordés. Les effets dépressogènes, avec de potentielles idées suicidaires, sont ainsi décrits avec les corticoïdes, linterféron alpha, mais également la chloroquine et lhydroxychloroquine. Les effets psychotiques aigus sont, quant à eux, rapportés avec les corticoïdes, la chloroquine et lhydroxycloroquine. Lanakinra, anti-IL-1 et le tocilizumab, anti-IL-6, pour leur action de régulation des cytokines pro-inflammatoires, impliquées dans limmunopathologie du COVID-19, pourraient présenter un intérêt pour lutter contre les complications neuropsychiatriques de la COVID-19. La problématique spécifique des substances psychoactives au temps de la COVID est également décrite. En cas de COVID-19 avec une symptomatologie respiratoire importante, limpact de larrêt du tabac sur le métabolisme des psychotropes peut être conséquent et nécessiter des adaptations posologiques pour les traitements pris en charge par le CYP1A2. Les publications et sites web de référence pour sinformer sur les psychotropes dans le contexte de la COVID-19 sont référencés afin de faire le point sur les adaptations de prescriptions proposées, ainsi que les interactions médicamenteuses entre psychotropes et les traitements de la COVID-19. Ces données sappuient notamment sur les informations proposées : (i) par une revue de la littérature établissant des recommandations pratiques fondées sur des preuves (structurée par le centre de référence de lOMS en santé mentale de lUniversité de Vérone) ; (ii) par les sites web des Universités dOxford et de Liverpool, proposant respectivement des recommandations pour la santé mentale en générale et sur plusieurs traitements ou classes de psychotropes en particulier et une plateforme de recherche dinteractions médicamenteuses entre les médicaments expérimentaux utilisés contre la COVID-19 et les médications courantes, dont les psychotropes. Le potentiel antiviral des psychotropes contre le SARS-CoV-2 est ensuite décrit sur la base des données fournies, à ce jour, dans la littérature. Dès la fin du mois davril 2020, lévocation du potentiel anti-SARS-CoV-2 de lhalopéridol et de chlorpromazine sont apparues dans la littérature médicoscientifique. Depuis, de nombreux autres psychotropes candidats ont pu être proposés avec notamment: des neuroleptiques phénothiaziniques et leurs proches dérivés, des antidépresseurs tricycliques et des inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine, mais aussi le lithium, la nicotine ou encore la mélatonine. Compte tenu de la diversité des substances pouvant présenter un profil anti-SARS-CoV-2, il apparaît difficile de déceler un unique profil pharmacologique susceptible dinduire une chimioprotection, mais les effets antihistaminiques, conjugués à des propriétés damphiphiles cationiques (ou CAD et/ou dinhibiteurs fonctionnels de la sphingomyélinase acide ou FIASMA) pourraient être des leviers importants dune telle activité. Globalement, ces données plaident pour lévaluation clinique rigoureuse des potentiels prophylactiques et/ou curatifs des psychotropes face à la COVID-19. La construction dune vision ajustée sur leur rapport bénéfice/risque peut se construire en envisageant à la fois leur dangerosité potentielle, avec leurs risques identifiés, mis en perspective avec la possibilité denvisager des stratégies psychopharmacothérapeutiques de la COVID-19 qui soient bien tolérées et potentiellement prophylactiques. |
Disponible en ligne : | Oui |
En ligne : | https://login.ezproxy.vinci.be/login?url=https://doi.org/10.1016/j.encep.2021.08.002 |