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Titre : | Trajets de lincapacité de travail : lexpérience des personnes avant, pendant et après leur incapacité (2021) |
Auteurs : | Sigrid Vancorenland ; Clara Noirhomme ; Hélène Henry ; Hervé Avalosse ; Kristien Van der Elst ; Louise Lambert |
Type de document : | Article |
Dans : | MC-Informations (284, Juin 2021) |
Article en page(s) : | p. 4-55 |
Langues: | Français |
Descripteurs : |
HE Vinci Aménagement (adaptation) ; Enquête ; Incapacité de travail ; Prévention ; Reprise du travail |
Résumé : |
Au sein de lassurance soins de santé et indemnités, le secteur des indemnités versées en cas d incapacité de travail prend une importance grandissante. De 2010 à 2019, les dépenses liées à l incapacité primaire et à l invalidité passent de 4,7 à 8,6 milliards deuros, soit un rythme de croissance très élevé de 6,9% par an. De 2004 à 2020, le nombre de personnes invalides a doublé, passant de 221.000 à 471.000. Derrière cette croissance spectaculaire (souvent mise en exergue dans les médias), il y a des évolutions structurelles socio-démographiques de notre société (présence accrue des femmes sur le marché du travail, vieillissement de la population active), mais aussi des décisions politiques (alignement de l âge de la pension des femmes sur celui des hommes, conditions plus strictes pour accéder à la retraite anticipée). Nous faisons donc face (et pour longtemps) à un énorme défi sociétal ! Mais que faire ? Au-delà des choix budgétaires et des orientations politiques déjà prises, ne convient-il pas aussi de réfléchir à une politique pérenne de prévention du risque de l incapacité et à un meilleur accompagnement dans le retour à une activité professionnelle ? Pour ce faire, il sagit den savoir plus sur ce qui se passe une fois quune personne tombe en incapacité de travail. Quel est son parcours ? Comment peut-on aider une personne en incapacité de travail ? Quels sont les facteurs qui facilitent ou, au contraire, rendent difficile le retour au travail ? Pour trouver des réponses à ces questions, utiliser nos bases de données est inutile : les dossiers ne donnent que peu d information sur lexpérience de vie des personnes. La méthode la plus appropriée est de donner la parole directement à ceux et celles qui vivent ou ont vécu un épisode d incapacité de travail. Cest pourquoi la MC a organisé une enquête en ligne à laquelle 4.350 personnes ont répondu, durant les mois doctobre et novembre 2019. Dans cet article, nous présentons les résultats de cette vaste étude en trois grands volets, qui correspondent aux trois niveaux de prévention (primaire, secondaire et tertiaire). Le premier volet concerne la situation avant l incapacité de travail et a pour but den mettre en lumière les causes potentielles. En identifiant ce qui a pu déclencher l incapacité, on peut alors réfléchir à la façon d éviter ou de limiter ces facteurs déclencheurs et on est donc, ici, dans le niveau de prévention primaire.
Une majorité de répondants (56%) considère que leur travail est (en partie) responsable de leur incapacité. Ces répondants invoquent principalement deux types de facteurs : ceux en relation avec lorganisation du travail et les relations interpersonnelles (charge de travail trop élevée, mauvaise relation avec le responsable) et ceux en relation avec les conséquences physiques de lactivité professionnelle (la pénibilité physique du travail). La mesure dans laquelle la situation professionnelle est considérée comme responsable de l incapacité dépend du type de maladie, du type de travail (manuel ou intellectuel), du régime horaire, du degré dautonomie au travail, des relations (bonnes ou mauvaises) avec les collègues et le supérieur hiérarchique, et du fait doccuper ou non une fonction dirigeante. Le deuxième volet est consacré aux besoins pendant la période d incapacité de travail. Les témoignages recueillis nous ont permis d identifier de nombreux besoins, qui sont autant de points dattention pour les différents acteurs impliqués dans l incapacité de travail. Cest le niveau de la prévention secondaire : en répondant au mieux à ces besoins, on évite daggraver la situation et on favorise le passage à l étape suivante, le retour au travail. Prendre et pouvoir accorder suffisamment de temps pour se rétablir complètement est vu comme crucial par les répondants. Dans le processus de rétablissement, le soutien de personnes qui écoutent vraiment, qui font preuve de compréhension et qui apportent leur soutien, est également important. Être en incapacité de travail implique une grande charge administrative. Les personnes interrogées sont demandeuses de plus d informations et daide pour y faire face. Elles suggèrent également daller plus loin dans loptimisation, voire la réduction, des démarches administratives, daméliorer la communication envers les personnes en incapacité (langage simple), mais aussi de développer la digitalisation des échanges d informations permettant ainsi une communication plus directe entre les différentes parties. Les répondants expriment aussi le besoin davoir un médecin-conseil qui puisse les accompagner : qui écoute, comprend, prend en compte tous les éléments du dossier et offre aide et soutien tant dans le rétablissement de la personne que dans son retour au travail. Pour cela, nos répondants demandent plus de temps et que le rôle du médecin-conseil soit bien expliqué à lavance afin qu ils puissent se rendre à lentretien avec les bonnes attentes. Le troisième volet porte sur les facteurs qui facilitent ou, au contraire, compliquent la reprise du travail. Cest le niveau de la prévention tertiaire : on se concentre sur un retour réussi au travail afin d éviter, plus tard, une rechute en incapacité de travail. Le fait d être suffisamment rétabli est le principal facteur favorisant le retour au travail, mais le soutien des proches, des collègues, du médecin traitant ou dun autre prestataire de soins de santé, et du supérieur hiérarchique sont jugés également importants. Le premier facteur limitant la reprise du travail est le fait d être rétabli insuffisamment ou davoir repris le travail trop tôt, le soutien insuffisant du supérieur hiérarchique étant le deuxième. Les aménagements du travail sont également importants. Travailler moins d heures quavant ou avoir un contenu de travail adapté (moins stressant, moins exigeant physiquement) facilite le retour au travail. Le fait de ne pas se voir proposer un contenu de travail approprié et de devoir travailler plus d heures quon ne peut en supporter complètent le top quatre des facteurs qui compliquent le retour au travail. Globalement, 40% des répondants qui avaient besoin daménagements ne les ont pas obtenus. Travailler moins d heures est laménagement le plus facile à obtenir, tandis que bénéficier dun meilleur accompagnement et suivi de la part du supérieur hiérarchique est le plus difficile à obtenir. À la suite de la présentation des résultats de cette étude, nous formulons un certain nombre de recommandations. Elles sadressent à tous les acteurs liés à l incapacité de travail : les travailleurs, les entreprises, les mutuelles et les pouvoirs publics. |
Disponible en ligne : | Non |
En ligne : | https://www.mc.be/media/Incapacite%20de%20travail_CM-info%20284-FR_aangepast_tcm49-70546.pdf |
Exemplaires (1)
Cote | Support | Localisation | Section | Disponibilité |
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MC-Informations. 284 (juin 2021) | Périodique papier | Louvain-la-Neuve | Etagère des revues | Prêt autorisé Disponible |