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Titre : | Cinq à huit ans, période critique, période féconde. Eduquer? Soigner? Quelles priorités? (2003) |
Auteurs : | J.M. Pedespan |
Type de document : | Article |
Dans : | Neuropsychiatrie de l'enfance et de l'adolescence (Vol. 51, n° 6, Octobre 2003) |
Article en page(s) : | p. 303-307 |
Langues: | Français |
Descripteurs : |
HE Vinci Apprentissage de la lecture ; Langage ; Troubles psychologiquesAutres descripteurs Approche neurophysiologique |
Résumé : | Apprendre à lire ne se réduit pas à reconnaître un ordonnancement de mots en respectant des règles rigides. Lire, tout comme parler, écouter un morceau de musique, regarder un tableau, ne consiste pas à reconstruire une image en mobilisant une aire spécialisée du cerveau. La mise en jeu d'une zone spécialisée impliquera le plus souvent celle des aires voisines, enrichissant ainsi largement les strictes fonctions de reconnaissance des formes, de la vision des couleurs. L'étude du langage n'est donc pas une science exacte. Son approche doit s'accompagner d'humilité et éviter les tentatives explicatives pathogéniques hâtives : dysfonctionnement du cervelet, origine génétique, environnement... La vérité fait probablement évoquer une origine multifactorielle et beaucoup de complexité. Une activité de lecture ou son anomalie ne peuvent pas, dans l'état actuel de nos connaissances, être assimilées à une molécule, à un gène ou sa mutation, à un groupe de neurones bien ou mal organisés entre eux. Elle est le produit d'un organisme constitué d'un ensemble d'éléments en interaction soumis à la modulation des émotions. Le langage, avant de devenir un facteur de progrès des acquisitions, commence par se construire à partir des interactions avec le milieu dans lequel évolue l'enfant. Avant d'apprendre à parler et à lire, l'enfant exprime son envie de communiquer à travers les sourires, les vocalises, la reproduction d'intonations dans un jargon devenant de plus en plus mélodieux adressé à son entourage. L'écrit pénètre les familles de différentes façons et, très tôt, l'enfant s'imprégnera des comportements de lecteurs de son environnement. Un lecteur se construit très tôt, dès les premières rencontres avec le livre, dans la lecture des histoires. Plus tard, savoir lire s'accompagnera pour l'enfant d'un enjeu majeur : la sensation d'une appartenance au monde des adultes, en adoptant un code de communication commun. Lorsque l'accès à celui-ci se trouve perturbé pour des raisons sensorielles, psychiques ou inconnues, la perte de confiance et l'échec s'infiltrent très rapidement dans la vie de l'enfant, devenant source de multiples consultations : objets de conflits et d'opposition. L'accès à la lecture se trouve aujourd'hui modifié par l'évolution d'un monde où l'écran et l'image sont omniprésents, proposés à l'enfant dès son plus jeune âge ; il les utilise le plus souvent seul, sans l'accompagnement de l'adulte. Il devient impossible de partager des images comme on transmet un peu de soi-même lorsqu'on lit une histoire. En outre, apprendre et se divertir entretiennent la confusion. Le cerveau de l'enfant a besoin, pour se construire, d'apports plus riches que ceux procurés par les sons, les couleurs, les odeurs, les images... Seuls, les cerveaux de ses semblables adultes lui apporteront les éléments nécessaires à ses progrès et à la subtilité de son organisation grâce à une merveilleuse « porosité ». |
Disponible en ligne : | Oui |
En ligne : | https://login.ezproxy.vinci.be/login?url=http://www.em-premium.com/article/18085 |