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Titre : | Le renouveau de la chirurgie éveillée (2016) |
Auteurs : | Hugues Duffau |
Type de document : | Article |
Dans : | Cerveau & psycho (81, Octobre 2016) |
Article en page(s) : | p.14-19 |
Langues: | Français |
Descripteurs : |
HE Vinci Anesthésie ; Cerveau ; Neurologie ; Opération chirurgicale ; TumeursAutres descripteurs Chirurgie éveillée |
Résumé : |
Lorsque Florence entre en salle d'intervention, elle est concentrée et confiante, prête à être opérée de sa tumeur cérébrale. Celle-ci a été diagnostiquée après une crise d'épilepsie, il y a environ trois mois
À première vue, la décision de Florence de se faire opérer pourrait surprendre. Elle ne présente aucun symptôme depuis la crise et un bilan récent n'a pas révélé de trouble cognitif notable. Sa tumeur, qualifiée de gliome de bas grade, est prémaligne, c'est-à-dire qu'elle n'évolue qu'assez lentement. En outre, elle infiltre l'aire de Broca, une zone située à l'avant du cerveau et classiquement considérée comme essentielle à la production de la parole. Il y a vingt ans, les chirurgiens n'auraient jamais retiré une tumeur dans cette région, de peur de provoquer des troubles irréversibles du langage. Un risque d'autant plus critique pour Florence qu'elle travaille comme interprète. Si Florence a accepté ce type d'opération, c'est parce que trois éléments, dont nous avons longuement discuté depuis plusieurs semaines, l'ont décidée. D'abord, sa tumeur va évoluer et risque fort de susciter des problèmes neurologiques irréversibles, voire de menacer sa vie . Ensuite, notre conception du système nerveux est en train de changer. D'une part, l'approche dite « localisationniste », selon laquelle une zone du cerveau réalise une fonction donnée, est remise en question, et, d'autre part, nous savons aujourd'hui que chacun a un cerveau différent, capable d'évoluer et de se réorganiser. Nous ne considérons donc plus a priori que des zones comme l'aire de Broca sont absolument indispensables à la parole et en conséquence inopérables. Cela signifie aussi que pour déterminer les endroits où nous pouvons intervenir, il nous faut connaître le cerveau de chaque patient. Et c'est là qu'intervient le troisième élément qui a achevé de convaincre Florence. Grâce à la chirurgie éveillée, qui consiste à opérer le patient pendant qu'il est conscient, nous savons maintenant identifier précisément les zones cruciales pour les fonctions comme la motricité ou le langage, ce qui nous permet d'éviter de les endommager lors de l'ablation tumorale. Popularisée par le neurochirurgien canadien Wilder Penfield dans les années 1930, cette technique est tombée en désuétude pendant plusieurs décennies, seuls quelques médecins américains l'utilisant encore. Après l'avoir découverte auprès d'eux il y a une vingtaine d'années, je l'ai introduite en France et c'est aujourd'hui la référence pour ce type d'opération. J'ai ainsi formé quelque 350 équipes venues de plus de 50 pays différents. |
Disponible en ligne : | Non |
Exemplaires (2)
Cote | Support | Localisation | Section | Disponibilité |
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Cerveau & psycho. 81 | Périodique papier | Ixelles | Rez | Consultation sur place uniquement Exclu du prêt |
CerPsy 2016 P 81 | Périodique papier | Woluwe | Espace revues | Consultation sur place uniquement Exclu du prêt |