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Titre : | L'Avare : quand l'argent remplace le moi (2015) |
Auteurs : | Sebastian Dieguez, Auteur |
Type de document : | Article |
Dans : | Cerveau & psycho (69, Mai-Juin 2015) |
Article en page(s) : | p. 78-84 |
Langues: | Français |
Descripteurs : |
HE Vinci Addiction ; Imagination ; Maladies ; Neurosciences ; Numéraire ; Psychologie ; Stress |
Résumé : |
Grippe-sou, radin, ladre, pingre... La connotation peu flatteuse de ces synonymes annonce un triste constat pour les avares : ils sont en général peu appréciés ! Et ça ne date pas d'hier : le théâtre les tourne en ridicule depuis l'Antiquité et La Bruyère allait jusqu'à les qualifier d'« âmes sales, pétries de boue et d'ordure, éprises du gain et de l'intérêt ». Avec Harpagon, le personnage principal de L'Avare, Molière en crée un archétype qui suscite un rejet unanime depuis sa première apparition sur les planches en 1688. Harpagon concentre les pires traits de comportement et de psychologie associés à l'avarice. Le premier de ces éléments est la douleur de la perte. Molière nous montre très nettement, comme l'a remarqué le psychiatre Joseph Rogues de Fursac, auteur d'analyses circonstanciées de l'avarice dès 1906, l'amour de l'argent ou, ce qui en constitue le côté négatif, la douleur de sa perte. Celle-ci détermine des troubles profonds de la conscience, de la perception et du jugement, le tout constituant un véritable accès délirant. L'invraisemblable tirade d'Harpagon lorsqu'il constate le vol de sa « cassette » en est la meilleure illustration . Le second trait fondamental de l'avarice mis en évidence par Molière est le fait que l'avare ne jouit de rien, sinon de son argent. L'idée de le convertir en biens de consommation courante, en cadeaux ou en instants précieux, ne l'effleure pas. Comme le note Joseph Rogues de Fursac, un sentiment de possession monstrueusement développé est le seul élément affectif qui s'y attache. La perspective de transformer l'objet possédé en jouissance d'un autre ordre n'existe plus. Une maladie de l'âme Enfin, Molière nous montre que l'obsession de posséder corrompt l'âme tout entière. Le sombre portrait d'Harpagon se trouve encore accentué du fait que l'amour et le bonheur, tout au long de la pièce, sont associés à la générosité et à la gratuité, tandis que lui-même est caractérisé par sa « dureté » et sa « sécheresse ». Le monde d'Harpagon ne connaît jamais la paix, le bonheur, la sérénité : son état d'esprit le contraint aux intrigues, à la colère, à la méfiance, à la trahison. Rien ne peut jamais le satisfaire, car sa mentalité d'avare le condamne à se sentir menacé, épié, assiégé en permanence. « Je ne veux point avoir sans cesse devant moi un espion de mes affaires, un traître, dont les yeux maudits assiègent toutes mes actions, dévorent ce que je possède, et furètent de tous côtés pour voir s'il n'y a rien à voler » dit-il à son valet, qu'il n'hésite pas à fouiller. |
Disponible en ligne : | Non |
Exemplaires (1)
Cote | Support | Localisation | Section | Disponibilité |
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CerPsy 2015 P 69 | Périodique papier | Woluwe | Espace revues | Consultation sur place uniquement Exclu du prêt |